Mon réseau en N

Comme je l’ai dit en avant-propos, je n’en suis pas le concepteur, et, même si avec le recul je pense avoir fait une erreur en ayant acquis un réseau que je n’ai pas conçu, j’apprends énormément au fur et à mesure que je le modifie « à ma sauce ». Mon « erreur » est donc toute relative.

 

Caractéristiques du réseau d’origine :

C’est un ovale à voie unique monté sur une planche de 1,20 m x 60 cm.

L’ovale n’est pas parallèle aux bords du réseau. En fait, l'oblicité du circuit par rapport à la planche de support est inversée, mais j'ai la flemme de tout redessiner...

 

Sur l’une des longueurs il y a une voie d’évitement, et sur l’autre une voie en impasse.

Entre la voie d’évitement et la voie principale il y a un quai en bois.

 

Il n’y a aucune coupure à part la voie en impasse (trait rouge après l’aiguillage) ce qui interdit la circulation simultanée de plusieurs trains en analogique.

C’est un réseau « monolithique » sans relief négatif.

 

Sur une des largeurs, un embryon de reliefs positif est matérialisé par un empilage de contreplaqués de 5 mm d’épaisseur de dimensions décroissantes formant deux « escaliers » encadrant la courbe de la voie (courbes de niveau bleues sur la fig. 1).

 

La gare de Moirans (MKD), déjà assemblée était livrée avec le réseau ainsi qu’une scierie Faller et un chalet suisse de marque inconnue que je n’ai pas réutilisé car il est trop typé à mon goût.

 

Je ne sais pas si ce réseau était d’origine conçu pour une utilisation en numérique ou en analogique car aucun câblage n’existait.

Une caisse en contreplaqué de 5 mm protégeait l’ensemble et se verrouillait sur la planche grâce à 4 ferrures.

 

Outre l’encombrement de cette caisse rendant son maniement difficile, les tasseaux collés à l'intérieur des côtés pour les rigidifier à peu près limitaient la pose du décor car ils empiétaient su la planche au ras de la voie à certains endroits.

                                                                 Premières modifications

 

 

 

 

 

Dès mon inscription au club Littorail 76, j’ai été attiré par le réseau modulaire en HO aux normes de la Fédération Française de Modélisme Ferroviaire (FFMF) à laquelle Littorail 76 est affilié.

 

J’ai donc modifié le tracé de mon réseau pour qu’il puisse servir de « demi-tour » à un hypothétique ensemble modulaire à l’échelle N. J’en ai profité pour édifier des reliefs cachant au maximum son aspect « bouclé » (un ovale de voie est très rare dans la réalité)...

 

J’ai aussi construit un piétement sur roulettes pour le déplacer aisément en exposition.

 

Du côté de la voie en impasse, j’ai ajouté une voie pour raccorder le réseau à d’autres réalisations.

 

 

 

 

 

J’ai fait la même chose côté « gare », avec en plus l’isolation de la voie directe ou l’évitement en fonction de la position des aiguillages concernés dont la commande (simple tirette) a été groupée pour qu’ils ne puissent donner qu’une seule direction (voie directe ou évitement).

 

J’ai alors eu envie de faire desservir ma gare par un « tortillard » à voie métrique (Nm)...

Vue générale du réseau qui est en bonne voie (du moins le croyais-je), à l’extrême droite, la future voie métrique (écartement 6,5 mm) desservant la gare.

Vu l’ancienneté de mon matériel roulant, je n’envisageais pas de passer au numérique avant longtemps. J’ai donc modifié le câblage en conséquence :

Sous cette forme les possibilités d’exploitation sont déjà intéressantes : En gare, chaque voie est alimentée par la position des aiguillages permettant de faire circuler un train sur la voie directe pendant qu’un autre train est en attente sur la voie d’évitement. Evidemment l’inverse est vrai aussi.

 

Toujours côté gare, une locomotive ou une courte rame peut stationner sur la voie allant vers l’extérieur (voie « de transfert »), celle-ci étant alimentée en fonction de la position de l'aiguillage.

 

De l’autre côté du réseau, la voie en impasse est alimentée tant que l’on maintient appuyé un bouton poussoir. Dès que celui-ci est relâché, la voie en impasse est isolée. Un train peut donc y être stocké en toute sécurité.

 

Ici aussi la voie « de transfert » peut accueillir un train, machine en pousse sans risque de « catastrophe » grâce à la diode qui est bloquée lorsque le train va vers l’extérieur, et passante lorsqu’il en vient (l’alimentation en courant est, là encore, fonction de l’orientation de l’aiguillage). Il faut juste veiller à ce que la machine pousse le train pour que ce dernier ne reste pas engagé sur l’aiguillage.

 

Le réseau peut ainsi accueillir 4 trains tout en en conservant une voie de stockage libre, sachant qu’il ne peut y avoir qu’un seul train en circulation.

 

La prochaine étape prévue était la possibilité de faire circuler deux trains simultanément grâce au block système Fleischmann, le réseau pouvant alors fonctionner automatiquement, ce qui est bien pratique en exposition.

 

Malheureusement, certains membres de Littorail 76 m’ont fait remarquer à raison que mon réseau n’était absolument pas compatible avec les normes en vigueur et ne pourrait certainement pas se raccorder à un ensemble modulaire...

 

J’ai donc cherché s’il y a des normes modulaires pour l’échelle N, et je suis tombé sur le site de l’Association Française des Amis du N (AFAN). Après avoir hésité un moment (50 € par ci, 30 € par là, sans compter le prix des matériaux, des rails, des locomotives, des wagons, des abonnements à diverses revues, et j’en passe, ça finit par « faire des sous ») j’ai pris ma carte d’adhérent, et je m’en félicite…

 

Première constatation, rien n’est perdu, et un module de transition normalisé à un bout et raccordé à mon réseau de l’autre résoudra le problème.

 

Deuxième constatation, les normes modulaires AFAN ne sont pas les seules en vigueur, même au sein de l’association. Il y a en effet la norme « SceNic » qui heureusement est compatible.

 

Je ferai en temps voulu un topo sur les différentes normes en N...

 

Mais revenons à nos moutons. Si je veux ne pas rester isolé, il faut me rendre à l’évidence que la technologie numérique, malheureusement incompatible avec mon matériel moteur analogique, est devenue omniprésente et obligatoire en exposition.

 

Ne pouvant pas « digitaliser » toute mes locomotives, je vais reprendre entièrement le câblage de mon réseau pour le rendre fonctionnel tant en numérique qu’en analogique, sachant que mes anciennes locos seront cantonnée à mon réseau en exposition. Ce sera l’objet d’un prochain article.

 

 

Conclusion

Il est assez malaisé de construire « son » réseau sur une base existante. Ainsi les deux voies en gare sont très petites (même en N) et ne tolèrent que des trains courts.

 

Bien sûr, il y a toujours possibilité de démonter les voies pour les allonger grâce à des aiguillages enroulés, mais c’est impossible sans casse et ça m’oblige à reprendre tout le système de commande par tirette unique des deux aiguillages qui fonctionnent simultanément, donnant tantôt la voie directe, tantôt la voie déviée.

 

Un petit conseil :

Si vous voulez commencer un réseau, quelle que soit l’échelle, partez de zéro car vous serez libre de choisir le plan de voies qui vous convient.

 

Ne vous enfermez pas forcément dans une planification « à la vis près » trop rigide car l’expérience montre qu’un réseau est évolutif.

 

Si vous souhaitez exposer ou simplement emmener votre réseau avec vous (ce qui est assez aisé en N), pensez à la capacité de votre véhicule.

 

Mon réseau, malgré sa petite taille (1,20 m x 60 cm) et ses pieds repliables, ne rentre pas facilement dans un coffre de voiture « familiale » (heureusement j’ai un utilitaire!).

 

Faites une structure légère et modulaire (avec vos propres dimensions si vous ne désirez pas de compatibilité avec une norme quelconque), de préférence en « caissons » afin d’avoir à volonté des reliefs « positifs » et « négatifs » beaucoup moins monotones qu’une surface plane. D’ailleurs les espaces réellement "rectilignes" sont plutôt rares dans la réalité.

 

Dorénavant, les extensions de mon réseau seront formées de modules carrés de 40 cm x 40 cm compatibles avec n'importe quel coffre de voiture.

 

Pour le moment j’utilise du contreplaqué de 5 mm d’épaisseur, mais vu les coûts de plus en plus prohibitifs des matières premières, je songe à utiliser tout simplement du carton d’emballage pour la structure, certaines plateformes de pleine voie, et du contreplaqué et/ou du polystyrène extrudé pour le reste (plateformes, volumes, etc.).

 

Quant au décor proprement dit, je n’ai qu’une très vague idée de ce que je veux faire. Peut-être un petit bourg semi-rural ?…

 

 

Sauf mentions contraires, toutes les photos sont de moi et les croquis sont réalisés grâce à « CDM Rail » (logiciel libre et gratuit) et à « Paint » ou « Paint 3D ». Les marques citées ne le sont que pour illustrer mes propos et les avis que je donne n’engagent que moi...

Remise en question ou comment accorder ce qui semble incompatible

Qu'on le veuille ou non, la technologie numérique se substitue à la technologie analogique. C'est un constat et il n'y a aucun jugement de valeur de ma part.

 

Le fait de ne pouvoir travailler à mon réseau que de temps en temps me permet de prendre régulièrement du recul.

Ainsi, je vais pouvoir le modifier avant que les installations deviennent trop complexe.

Il ne faut pas se leurrer, tout mon matériel ancien ne sera pas "digitalisable" et je n'ai pas l'intention de m'en séparer ni de ma priver de le faire circuler.

 

La solution d'un câblage mixte analogique-numérique est beaucoup plus complexe à mettre en œuvre que ce que j'imaginais et la présence accidentelle d'une machine analogique sur une voie alimentée pour une commande numérique est délétère (l'un de mes autorails en a fait les frais)...

 

En outre, au train où vont les choses, il y a de forte chance que l'exploitation par ordinateur se généralise (et je ne parle même pas de l'engouement pour "l'intelligence artificielle" qui risque bien un jour de jouer au train à notre place).

Pour mn réseau de base, j'ai arrêté le cahier des charges suivant :

 

- Le plan du réseau ne sera pas modifié quant aux dimensions, vraiment étriquées, de la gare.

- Le pont secteur restera en place mais sera motorisé.

- Une voie de sortie supplémentaire sera posée côté opposé à la gare.

- La commande des trains sera numérique, même pour les machines analogiques ce qui implique deux circuit distincts : l'alimentation numérique d'un côté, et la voie tantôt numérique, tantôt analogique d'un autre côté.

- La protection des trains sera assurée par un bloc système de type "Fleischmann" dont chaque canton sera séparé des autres par une zone électriquement neutre pour éviter qu'une locomotive analogique se retrouve accidentellement sur un canton alimenté en alternatif (numérique).

- La commande des aiguillages restera mécanique selon le principe décrit ici.

- Un fond de décor servant de diviseur scénique est envisagé, sans aucune certitude quant à sa faisabilité.

- L'actuel couvercle pourra servir de plafond éclairé selon le principe du "showcase" mais restera amovible.

- La face avant sera repeinte pour correspondre à peu près aux exigences de la norme "ScéNic".

- Des interfaces "ScéNic  / AFAN" seront construites.

- Le réseau devra pouvoir se suffire à lui-même en exposition.

La menuiserie

Elle est à reprendre car l'ensemble a été fragilisé par les nombreuses modifications que je lui ai fait subir ainsi que les avatars inévitables en exposition.

Le Câblage

Actuellement (août 2024) le câblage est réduit à sa plus simple expression. Un bon vieux transformateur (Fleischmann, Jouef, ou Roco, en fonction de ce qui me tombe sous la main) alimente le réseau grâce à deux fils.

Ce sont les aiguillages qui assurent l'alimentation de telle ou telle voie.

L'ensemble des trains est alimenté par les rails car la caténaire n'est pas encore installée. En outre toutes mes locomotives électriques ne sont pas toutes aptes au captage du courant par caténaire.

 

Il n'y a aucune sécurité (pas de bloc système) et la plus grande prudence est requise pour faire circuler deux trains simultanément, d'autant que chaque matériel moteur va "à son propre rythme" pour une tension, une position du curseur du transformateur donnée.

 

A ce niveau, l'exploitation est intéressante car elle oblige à prendre en compte la vitesse de chaque train et ménager opportunément les départs pour éviter tout rattrapage...

La commande des aiguillages étant manuelle (tirettes, commande à pied d'œuvre), le jeu devient rapidement "sportif", surtout l'orque l'on a deux trains en circulation simultanée et deux trains en attente, chacun sur une voie non alimentée.

 

En exposition, j'ai renoncé à toute circulation simultanée car la "catastrophe ferroviaire" est systématique du fait des nombreuses distractions (questions du public, échanges entre passionnés, etc).

La première mesure à prendre est d'alimenter par caténaire toutes les locomotives électriques aptes à cette fonction.

 

Je me retrouve ainsi à peu de frais avec deux circuits électriques complètement indépendants :

- Le circuit classique alimenté par les deux files de rails.

- Le circuit "spécial matériel équipé de pantographe(s)" alimenté par la caténaire et une file de rail.

 

Il y a donc une file de rail commune aux deux alimentations.

 

Les choses pourraient très bien en rester là, car moyennant deux transformateurs classiques et deux trains prévus chacun pour un mode spécifique d'alimentation, l'indépendance de conduite est totale sans aucune modification du câblage existant.

Les locomotives étant alimentées chacune par son propre circuit peuvent, sur la même voie, rouler à la même vitesse indépendamment des caractéristiques différentes d'une machine à l'autre. Il suffit pour cela de trouver la bonne position du curseur de chaque transformateur.

 

Mieux encore. Les trains peuvent circuler en sens opposé. Dans ce cas, il faut être vigilant à la position des aiguilles en gare pour couper l'alimentation du premier train arrivé et "donner la voie libre" au train qui le croise.

Avec un peu de doigté, il est même possible de couper l'alimentation des deux voies pour arrêter les deux trains en gare. Il suffit de positionner la tirette de commande des aiguilles à mi-course (ce qui est absolument proscrit en réalité!) de telle sorte que ni la voie directe, ni la voie déviée n'est alimentée.

 

La seule condition pour que cela fonctionne est de ne procéder aux coupures électriques que sur la file de retour commun.

 

Toujours sans modification du câblage, il m'aurait suffit de remplacer le transfo alimentant le circuit par caténaire par une centrale numérique et passer ainsi d'une technologie à l'autre en douceur. Ma BB 15 000 Fleischmann étant déjà équipée d'un décodeur, elle fonctionne indifféremment en analogique ou en numérique, alimentée par les rails ou la caténaire. Pas mal pour une machine achetée neuve (pour un peu moins de 200,00 F de mémoire) entre 1988 et 1989 !

 

C'est en exposition que les choses se compliquent car le "digital" est omniprésent et se substitue de plus en plus à l'analogique.

D'un côté je n'ai pas envie de rester isolé avec mon réseau "batard", mais d'un autre je n'ai aucune envie de "griller" une machine analogique qui se trouverait accidentellement engagée sur une voie alimentée en courant porteur numérique. Il y a déjà eu un précédent avec mon autorail X 2800 REE/Mikadotrain acheté neuf (pour un peu moins de 200,00 €) vers 2016.

A suivre...

Si vous avez des questions ou des remarques :

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